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143. [ROUSSON (Jean)]Dialogue de trois Vignerons du pais du Maine, sur les miseres de ce temps. Par J. Sousnor sieur de la Nichili%u00e8re.Le Mans, Gervais Olivier, 1627. 1 vol. in-16, veau fauve jasp%u00e9, dos %u00e0 nerfs orn%u00e9 de caissons dor%u00e9s, pi%u00e8ce de titre en maroquin roux, roulette dor%u00e9e sur les coupes, tranches rouges. Reliure du XVIIIe si%u00e8cle. Cachet sec de Claude Lambert (Sabl%u00e9) sur la garde. Mors sup. fendu en t%u00eate sur qq. cm. Agr%u00e9able exemplaire.(12) ff., 396 pp. Petite tache sur le feuillet de titre, marges un peu courtes.1 800 %u20ac EDITION ORIGINALE rarissime de cet ouvrage fac%u00e9tieux, extr%u00eamement curieux, r%u00e9dig%u00e9 sous le pseudonyme de Sousnor par Jean Rousson, cur%u00e9 de Chantenay dans le dioc%u00e8se du Maine. Cet eccl%u00e9siastique avait fond%u00e9 sur ses propres fonds le petit coll%u00e8ge de Chantenay. Il avait %u00e9galement %u00e9t%u00e9 le pr%u00e9cepteur de Charles d'Angennes, s%u00e9n%u00e9chal du Maine. On lui doit plusieurs petits ouvrages dont un Recueil de chansons spirituelles (La Fl%u00e8che, 1621) et ce fameux Dialogue de trois Vignerons, qui fut r%u00e9imprim%u00e9 plusieurs fois jusqu'%u00e0 la fin du XVIIIe si%u00e8cle. Les protagonistes sont trois vignerons du Maine, dont deux sont assez savants pour conna%u00eetre le latin (Matelin et Tiennot), et le dernier, Renault, ne parle que le patois manceau. Le sujet de la conversation est la cause des d%u00e9sordres qui affligent le pays %u00e0 cette %u00e9poque. Le dialogue, plein de franchise entre les trois hommes de basse extraction mais pleins de bon sens, arrive %u00e0 la conclusion que les eccl%u00e9siastiques sont trop riches et que %u00ab corrompus par l'accroissement quotidien de leur temporel, ils sont devenus eux-m%u00eames des instruments de corruption, et le peuple qu'ils ont la charge de sauver se perd sous leur conduite %u00bb (Haur%u00e9au). Cette charge contre la corruption de l'Eglise %u00e9tait suffisamment audacieuse pour que l'auteur se dissimul%u00e2t sous un pseudonyme. Cet ouvrage est le plus ancien (et l'un des seuls) imprim%u00e9 en dialecte manceau.Contrairement aux indications fournies par les bibliographes, l'%u00e9dition de 1627 est bien la premi%u00e8re. Une %u00e9dition sans lieu ni date en 133 pages a souvent %u00e9t%u00e9 dat%u00e9e par erreur de 1624 en se fiant %u00e0 l'approbation des docteurs : cette %u00e9dition pr%u00e9tendument de 1624 est en fait sortie des m%u00eames presses que l'%u00e9dition de Rouen, 1633. Le privil%u00e8ge qui figure dans notre exemplaire est dat%u00e9 du 18 Ao%u00fbt 1627 et l'achev%u00e9 d'imprimer au verso du titre est du 15 Septembre 1627.Seulement 4 exemplaires r%u00e9pertori%u00e9s dans les fonds publics.Mercier, 196 (description fautive); Haur%u00e9au IX, 251-253 (%u00e9d. de 1629); Desportes, 466 (%u00e9d. de 1629).